La communication vise à montrer que la sociolinguistique est apte à s’emparer de problématiques très contemporaines dans une forme de tournant sociolinguistique et qu’elle est particulièrement pertinente pour analyser des pratiques culturelles et langagières en émergence, dans un contexte pluriel et mondialisé, marqué par la diversité, la mobilité, l’hybridation et l’interculturalité et ce parce qu’elle croise l’étude des pratiques langagières avec celles du positionnement social ou identitaire des locuteurs. En plaçant les langues et les relations des locuteurs aux langues au centre de la réflexion, elle renouvelle la compréhension des rapports sociaux dans des contextes marqués par une forte mobilité, qui diversifient fortement et rapidement les formes de l’expérience humaine, décrites par les théories post-modernes (Pagès, 1979 ; Augé, 1992 ; Balandier, 1994) et dans lesquelles l’individu est conduit dans « l’inédit », la « discontinuité », au prix « d’une incertitude quant à la définition de soi » (Balandier, 1994 ; Ehrenberg, 1998). La communication s’efforcera de montrer qu’il existe un dialogue entre les notions qui viennent d’être évoquées et des notions comme la diglossie, l’insécurité linguistique ou encore celle de langues en contact, qui permettent d’analyser les modes de relations sociales émergents issus des processus migratoires. Le climat d’incertitude et d’instabilité que le contexte économique concurrentiel et la mondialisation ont contribué à créer est renforcé par la multiplication des conflits au plan international. Il pèse sur les identités et participe à la construction d’un individu multiple, chaotique, réactif et adaptable à l’autre, au contexte et aux interactions dans le cadre de sociétés fluides et liquides (Balandier, op. cit.). La compréhension des situations plurilingues devient donc essentielle. La sociolinguistique du fait des travaux qu’elle a publiés de longue date sur ces questions et de leur diversité a un rôle de premier plan à jouer.